Bernardins d’Anduze et de Sauve

En 1978 les fondateurs du Club Numismatique Cévenol ont choisi l’image du denier Bernardin comme logo pour notre association. C’était un hommage à une période de notre histoire où le Languedoc, notre région perdit son indépendance de manière tragique et douloureuse et fut rattachée définitivement au Royaume de France. 

Nous nous devions pour ce premier article présenter les Bernardins (deniers et obole), si singuliers, et qui étaient si représentatifs de cette époque où la monnaie était un objet de communication de premier ordre.

Contexte historique

La maison d’Anduze et de Sauve représente entre le XIème et la seconde moitié du XIIIème siècle une des plus grandes et puissantes familles de la féodalité cévenole, souvent liée à la maison de Toulouse.

Son autorité, avec une succession de Bernard de Bermond s’étend sur une période de plus de trois siècles. Puissants seigneurs, tels Bernard VII (1168-1223) ou son petit-fils Pierre Bermond VII (1204-1254), portaient les titres suivants : Prince et Satrape de Sauve, Marquis d’Anduze, Baron d’Hierle, Seigneurs de Lecques, de Saint-Bonnet, de Montpezat, de Madières, de Pouzin et de Largentière, Coseigneur d’Alais et de Sommières.

Grâce aux richesses du sous-sol de ses domaines (mines de plomb argentifère, d’argent et de charbon, etc.), la maison d’Anduze et de Sauve fit battre très tôt, une monnaie commune à Anduze et à Sauve, dont trois types sont connus, deux deniers et une obole portent indistinctement le nom de Bernardins. L’atelier principal se trouvait très certainement à Sommières et lorsque Pierre-Bermond VII fit sa soumission, en 1248, au Roi de France, Saint-Louis, l’atelier de Sommières fut transformé en officine royale.

Les Bernardins qui n’avaient cours que dans les domaines des Bernard/Bermond furent remplacés par des Tournois que le suzerain fît frapper et qui avaient cours dans tout le royaume.

Découvrons en détail les trois types connus de Bernardins

Bernardin-denier à la croix ancrée

Bernardin-denier à la croix nêlée

Bernardin-obole

Avers : « +ANDVSIENSIS » (d’Anduze) 

Grand « B » accosté de quatre besants, double grènetis circulaire 

Revers : « +SALVIENSIS » (de Sauve)

Croix ancrée, cantonnée, double grènetis circulaire.

Diamètre : environ 18.5 mm

Métal : billon

Masse : entre environ 0.73 et 0.87 g

Avers : « +DE ANDVSIA » (d’Anduze) 

Grand « B » double grènetis perlé circulaire 

Revers : DE SALVE (de SAUVE) 

Croix cercelée ou nêlée coupant la légende (Croix au bras décalés, avec rectangle en cœur) – Double grènetis perlé circulaire.

Diamètre : environ 18.5 mm

Métal : billon

Masse : entre environ 0.73 et 0.87 g

Avers : « +ANDVSIENSIS » (d’Anduze) Grand « B » accosté de quatre besants, double grènetis circulaire.

Revers : SALVIENSIS (de Sauve)

Croix Ancrée, cantonnée, double grènetis circulaire.

Diamètre : environ 14 mm

Métal : billon

Masse : environ 0.37 g